Résumé : Annie Ernaux fait le portrait de son père et partant celui du monde rural de ses origines avec lesquels, au fur et à mesure où elle accède à un univers plus petit bourgeois (le récit commence par le souvenir de son épreuve du Capes), elle prend insensiblement ses distances. Un récit distancié, sans affect ni jugement, qui témoigne admirablement de ses rapports ambivalents avec son père, à la fois fier de la réussite de sa fille et méfiant à l'égard de ce monde qu'il ne comprend pas. Pourtant, en dépit de ce parti pris stylistique, l'émotion se trouve à chaque page, l'intime est dit avec une très grande pudeur.
Et on continue les "lectures obligatoires" avec La Place de Annie Ernaux qui est une autobiographie. J'avoue ne pas beaucoup aimer les autobiographies mais quand il faut, il faut ! Ma chronique sera assez concise car j'ai apprécié ma lecture mais sans plus, donc je ne vais pas avoir grand chose à en dire.
La Place est raconté à la première personne du singulier, "je". Annie Ernaux nous livre ses souvenirs concernant son père, après la mort de ce dernier, et surtout l'éloignement qui s'est produit entre les deux membres de la famille. En effet, le père de la narratrice / personnage / auteure (nous allons l'appeler Annie) a été élevé à la campagne, comme paysan, une situation dont il a rapidement voulu s'éloigner, considérée comme "inférieure". Il s'est tout simplement tourné vers l'industrie, en grande développement à cette époque, afin de paraître plus bourgeois qu'il ne l'était réellement. Avec sa femme, ils ouvrent ensuite un commerce, et s’accommodent de cette situation. Mais leur fille, Annie, décide à l'adolescence d'entreprendre de longues études afin de devenir professeure, décision que son père ne comprend pas vraiment, et qui va les éloigner l'un de l'autre. Jalousie de voir sa fille avoir ce qu'il a toujours voulu ? Perte de communication ? Honte de ne pas être à la hauteur ? Un peu de tout ça, probablement.
Annie Ernaux nous livre donc ses souvenirs, très précis, sur ses relations avec son père. Elle a une écriture très orale, très fluide, qui nous permet de lire très rapidement cet hommage. On y trouve des termes en italique qui reprennent les mots précis utilisés par diverses personnes ou encore des ellipses où elle explique ses choix d'écriture.
Ce récit est emprunt d'une grande émotion et d'une forte nostalgie qu'on ressent tout au long de la lecture. On se rend compte de son implication, des nombreux détails qu'elle nous livre sur son père, sur la moindre petite chose qui lui reste en mémoire, et on se rend compte que tous ces moments sont importants, et qu'on doit en profiter malgré nos différences.
Les villes sont nommées sous la forme de "L..." ou "Y..." et ce récit tourne surtout autour du père de l'auteure, ce qui pose la question suivante: Est-ce réellement une autobiographie ? Une autobiographie se doit d'être vraie, sans aucune dissimulation pour le lecteur, et surtout, écrite par et sur soi-même. Annie Ernaux définit ce livre comme une auto-socio-biographie, de par la différence des milieux socio-culturels présents et de l'aspect sociologique abordé.
Ce livre aura été agréable à lire, mais ce n'est pas la lecture de l'année. J'avoue que pour écrire cette chronique, j'ai dû me replonger pas mal de fois dans mes notes pour me souvenir de ce qui s'était passé, ce qu'il y avait d'important ou pas, etc.
Ce récit est emprunt d'une grande émotion et d'une forte nostalgie qu'on ressent tout au long de la lecture. On se rend compte de son implication, des nombreux détails qu'elle nous livre sur son père, sur la moindre petite chose qui lui reste en mémoire, et on se rend compte que tous ces moments sont importants, et qu'on doit en profiter malgré nos différences.
Les villes sont nommées sous la forme de "L..." ou "Y..." et ce récit tourne surtout autour du père de l'auteure, ce qui pose la question suivante: Est-ce réellement une autobiographie ? Une autobiographie se doit d'être vraie, sans aucune dissimulation pour le lecteur, et surtout, écrite par et sur soi-même. Annie Ernaux définit ce livre comme une auto-socio-biographie, de par la différence des milieux socio-culturels présents et de l'aspect sociologique abordé.
Ce livre aura été agréable à lire, mais ce n'est pas la lecture de l'année. J'avoue que pour écrire cette chronique, j'ai dû me replonger pas mal de fois dans mes notes pour me souvenir de ce qui s'était passé, ce qu'il y avait d'important ou pas, etc.
Ma note : ***
J'ai du lire ce livre pour passer le bac il y a trois ans et j'avais vraiment détesté ! L'écriture me semblait froide, sèche comme si l'auteur voulait se donner un genre qui m'agaçait profondément. Avec du recul, je me suis replongée dedans et j'ai en fait vraiment apprécié ma lecture car j'ai réussi à comprendre l'émotion d'Annie Ernaux, ce qu'elle voulait transmettre. Depuis, j'ai lu L'Evénement (qui est trèèèès bien mais qui remue franchement l'estomac, sur son avortement quand c'était illégal) et L'occupation qui est vraiment bien aussi. Je te les conseille tous les deux ! :)
RépondreSupprimerMerci pour ces deux conseils ! =)
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